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Cet artiste, notre père ... Gabriel Biancheri

Il se présentait lui-même :

" Je suis l'ancien décorateur, créateur responsable des galas, fêtes, cabarets, du Palm Beach Casino de Cannes, dans des saisons dîtes de la grande époque".

Né en 1901 aux Mayons, dans le Var, il décédera en 1980 après une vie passionnante et bien remplie, traversant les deux guerres,  évadé de camp, perdant ses parents sous un bombardement. Une enfance privilégiée, un enfant choyé, un artiste né qui commence   à peindre ses premières toiles à l'âge de 5 ans. Il fut découvreur de grands talents, il créa de grands décors de cabarets, des spectacles, et devint l'une des "figures" de son temps du milieu artistique de la Côte d'Azur .

Les témoignages de ses filles, leurs archives personnelles et articles de l'époque, ses tableaux vous emportent dans son univers ...

AVANT LA GUERRE

Il prétendait avoir peint sa première œuvre à l’âge de 5 ans et n’avoir rien appris à l’école des Beaux Arts. Il nous a fait rêver toute notre enfance en nous racontant sa jeunesse auprès d’artistes comme ;

Olympe Silvy, Claude Fourcade, Albert Flad, José Mange, Charles Levy, Luc Estang, Marius Echevin, Eugène Baboulène, Simon Segal, Léon Vérane, Philippe Chabaneix, Salvado, Etienne Morillon, Maurice Chapelan, etc….

Son aventure comme décorateur du Palm Beach de Cannes où il avait reconstitué la rue du Chapeau Rouge. Il en devient l’animateur, et était fier d’avoir inventé  le streap-tease, bien avant les américains.

Il fut aussi découvreur de talents : Edith Piaf et Django Reinhardt comme  en témoignent les articles de presse de l’époque."

PENDANT LA GUERRE

Démobilisé, interné en camp, évadé. Parents morts sous les bombardements.

Maison bombardée et pillée.

APRES LA GUERRE

Cet artiste s’est éteint dans les Pyrénées-Atlantiques où il avait fondé après-guerre une famille de trois enfants  dans le plus complet isolement artistique.

Il continuait à peindre mais des commandes alimentaires comme il aimait le rappeler. Il s’était lié d’amitié avec un menuisier Jean SALET qui lui fournissait gratuitement de l’isorel (la toile était trop chère).

Notre logement de l’époque étant très exigu, il transformait, pour quelques heures la cuisine en atelier. C’était très dur pour lui de devoir tout déballer et remballer car notre mère, en bonne ménagère, ne lui permettait que quelques plages horaires. Quelquefois, elle consentait à lui servir de modèle mais râlait tout le temps d’être envahie par le chevalet, les palettes, les pinceaux, les tubes de peinture à l’huile et l’odeur de la térébenthine.

Ceci dit, nous (ses deux filles) aimerions beaucoup posséder ces ravissants paysages qu’il faisait d’Espelette dans le Pays Basque ou de Bilhères d’Ossau en Béarn. Tout a été vendu, nous ne possédons que des ports de pêche méditerranéen, des paysages de Provence, des Dons Quichottes, des nus, tout ce qui était invendable dans les années 1950 dans une petite ville de province.

A Jurançon, dans les années 1960,  il a toutefois été en contact étroit avec le grand écrivain Ferry-Pisani qui vivait entre Paris et Gan.

Ferri-Pisani était aussi le correcteur d’un de ses romans  qui n’a jamais trouvé d’éditeurs assez audacieux pour le publier. 

Il était beaucoup trop «argotique ».

Bien qu’affecté, il se consolait avec ses innombrables correspondances avec Marcel Sauvage autre grand écrivain français et aussi avec son ami de toujours le journaliste Charles Levy qui n’a jamais cessé de l’abreuver de nouvelles concernant les artistes de l’imagerie toulonnaise.

 

                                                                                                      Chantal Biancheri

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Gabriel a été malheureux dans sa vie, de la maladie de son fils Serge. Celui-ci est devenu schizophrène à l'âge de 18 ans à la suite d'un accident. Ce gros tourment dans sa vie l'a fait s'arrêter de peindre  pendant un moment. Il adorait son fils.

Serge s'est suicidé quelques années après le décès de son père en 1995.

Son épouse, Jeanne, est décédée en 2003.

Chantal est à la retraite dans un petit village des Pyrénées Atlantiques.

Colette élève des chevaux ibériques dans le Luberon.

David le petit fils de Gabriel, le fils de Chantal, est lui aussi installé dans le Luberon. Il y tient une maison d'hôtes où l'on peut admirer des oeuvres de son grand-père et d'autres peintres.

                                                                                                                                                                                                                                      Colette Biancheri Richardson

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